Bagaladi, Riace : l’accueil comme héritage

Fin août, j’ai eu l’honneur de recevoir la citoyenneté d’honneur de la commune de Bagaladi, en Italie. Bien plus qu’une distinction, cette reconnaissance raconte une histoire personnelle et collective : celle de la migration de mes parents italiens, arrivés en France à la recherche d’un avenir meilleur. Je remercie Santo Monorchio, le Maire de Bagaladi et je dédie cette citoyenneté d’honneur à toutes celles et ceux qui ont vécu les difficultés et sacrifices de la migration. 

À une centaine de kilomètres de Bagaladi, le village de Riace et son maire Mimmo Lucano ont relevé un défi exemplaire : transformer un petit village déserté en une véritable terre d’accueil. 

Dès l’entrée du village, la devise est claire : « Riace, ville d’accueil » peut on lire sur des pancartes. Mais Mimmo n’en a pas fait un simple slogan : en quelques années, grâce à des politiques humanistes et progressistes, il a redonné vie à une communauté déclinante, prouvant que l’immigration peut être une force lorsqu’elle est accompagnée d’un véritable projet d’intégration.

En juin dernier, j’avais eu le privilège de l’inviter au Sénat pour partager son parcours et évoquer son procès politique, dont il est sorti acquitté. Mimmo Lucano a montré par l’exemple que l’accueil des migrant·es n’est pas un risque, mais une richesse pour nos sociétés. 

Son courage politique, face aux attaques de l’extrême droite italienne et de Matteo Salvini, est un modèle pour tous ceux qui croient qu’une autre politique migratoire est possible.

L’exemple de Riace doit nous inspirer. En France aussi, les gouvernements successifs ont parfois repris les éléments de langage et les idées du Rassemblement national pour se maintenir au pouvoir, oubliant que l’accueil et la solidarité sont des forces, et non des faiblesses. Des politiques locales courageuses et humanistes peuvent, au contraire, montrer que l’accueil des migrant·es est une richesse pour tous·tes, et qu’il est possible de construire des communautés solidaires et ouvertes.

Riace nous rappelle que l’accueil est un héritage, une responsabilité et une promesse pour l’avenir. 

Il appartient à nous femmes et hommes politiques de gauche de défendre cette vision d’une société ouverte, solidaire et humaine.