10 septembre : On lâche rien !


La rentrée politique de 2025 aura été marquée par un geste de provocation supplémentaire d’Emmanuel Macron. 

La veille d’un mouvement social d’ampleur, le Président a choisi de nommer à Matignon l’un de ses plus fidèles soldats, symbole de la continuité du macronisme. Loin d’apaiser les tensions, ce choix n’a fait que renforcer la colère citoyenne qui s’est exprimée massivement dans les rues le 10 septembre.

Cette colère est le reflet d’un quotidien insoutenable pour une grande partie de la population. Partout en France, les mêmes témoignages : des fins de mois difficiles, des étudiant·es qui sautent des repas chaque jour, des mères isolées qui se retrouvent avec un RSA pour vivre, des personnes qui n’arrivent plus à se soigner pendant que le marché locatif reste livré à la spéculation et à l’explosion des loyers. L’austérité, des millions de français·es la vivent déjà. Alors même que le gouvernement refuse de taxer les multinationales.

Dans la matinée, j’ai d’abord échangé avec les grévistes et le personnel soignant de l’Hôpital Tenon. Les annonces du Budget 2026 par le gouvernement Bayrou avec des coupes de 5 milliards d’euros d’économie sur les dépenses sociales asphyxient les hôpitaux publics et les conditions de travail des personnels soignants déjà à bout de souffle. Se soigner ne peut et ne doit jamais devenir un luxe !  L’urgence est à la protection de l’hôpital public ! 

A 13h00 avec une délégation d’élu·es écologistes nous nous sommes rendu·es Place du Châtelet. Cette fois à l’appel de plusieurs syndicats CGT, FSU, Solidaires et UD75 pour protester contre l’austérité budgétaire. Car chacun sait, le nouveau Premier ministre, membre de tous les gouvernements macronistes depuis 2017, ne fera que poursuivre cette politique de casse sociale et écocidaire, cette politique de l’offre qui gaspille l’argent public. 

Mais dans quel déni démocratique s’enfonce Emmanuel Macron ? Ce 10 septembre est la conséquence d’un mépris politique envers les françaises et les français. En juillet, le dernier sondage IFOP précisait que seulement 19% des français·es se déclarent satisfaits de son action en tant que Président. 

Qui bloque réellement le pays ? Les français·es qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois ou un Président qui s’entête de refuser une défaite électorale cuisante ? 

En un an, deux gouvernements sont déjà tombés. Michel Barnier, François Bayrou, tous ont tenté de se maintenir en flirtant dangereusement avec l’extrême-droite. 

Mais en continuant sur cette voie, le macronisme ne fait que nourrir la défiance, renforcer les colères et amplifier les mouvements sociaux. Loin d’étouffer la contestation, il la fait grandir.

Le 10 septembre a ainsi marqué un tournant. Dans la journée, les manifestations ont réuni une diversité de visages : étudiant·es, soignant·es, salarié·es, retraité·es. Toutes et tous exprimaient une même aspiration : vivre dignement. Le soir venu, place des Fêtes, les voix résonnaient encore autour des chants de HK et les Saltimbanks, rappelant que les luttes sociales s’inscrivent dans une mémoire collective de résistance.

Ce 10 septembre n’est pas une simple parenthèse. C’est le début d’une mobilisation plus large, d’une réponse citoyenne face au mépris politique et au démantèlement social. Car si le gouvernement s’entête, les Français·es, eux, ont montré qu’ils n’étaient pas prêts à céder. Le mot d’ordre est clair : on lâche rien !

Rendez -vous dans la rue le 18 septembre !