Un coup d’épée dans l’eau

La France n’a pas besoin de chaos. Elle a besoin d’hôpitaux qui fonctionnent, d’écoles soutenues, d’un véritable soin porté aux plus fragiles, de liens sociaux renforcés, de la possibilité de transmettre. Elle a besoin d’une politique du vivant, de la solidarité et de la dignité humaine.

Mais, hier, pas un mot sérieux sur l’éducation, le logement, l’écologie ou la santé. La victoire symbolique pour les personnes nées en 1964 ou 1965, celles qui ont dénoncé l’injustice de la réforme des retraites de 2023, sera bien courte. Sébastien Lecornu gagne du temps, et les petites victoires risquent de disparaitre comme un coup d’épée dans l’eau.

L’examen du budget de la Sécurité sociale approche, avec son cortège de mesures injustes : franchises sur les médicaments même pour les personnes en Affection Longue Durée et les aîné·es, hausse des consultations chez les généralistes, hausse des cotisations de mutuelles, gel des prestations sociales et retraites déconnectées de l’inflation. Qui, à gauche, pourrait accepter cela ?

Lecornu gagne du temps et en attendant, aucune grande loi sur le logement. Aucun soutien réel aux enseignant·es, à la jeunesse, à la santé, à l’écologie. Celles et ceux que l’on applaudissait pendant le Covid continuent de tenir la société à bout de bras, pour des salaires qui ne permettent pas de vivre dignement.

Certains pensent que la destitution serait la clé. Mais après ? Sommes-nous prêts à ouvrir la voie à celles et ceux qui, partout où ils gagnent, s’attaquent d’abord aux personnes issues de l’immigration, aux homosexuels, aux personnes transgenres, puis aux femmes ? Accepter la perte de nos droits au nom d’un « chaos nécessaire » serait un risque incommensurable. ! 

La France n’a pas besoin de chaos. Elle a besoin de services publics, de solidarité et d’écologie. Et pour cela, comme en juin 2024, nous sommes prêt·es !