Lors de sa déclaration de politique générale, feu le 1er ministre François Bayrou, a insisté sur le risque de surendettement de l’État, qualifiant d’irresponsables ceux qui s’opposaient à sa politique budgétaire.
Cependant, en focalisant le débat sur la dette publique, il a négligé le véritable risque financier, se rendant lui-même responsable de la crise économique qui menace la France : celle causée par le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
Car oui, cet “éléphant au milieu de la pièce”, dont on ne parle jamais, n’est pas, contrairement à ce que prétend le Rassemblement national, l’immigration, mais bien la crise écologique, qui menace nos finances publiques.
Les aléas climatiques ont déjà engendré, entre 1980 et 2020, des pertes économiques estimées à environ 100 milliards d’euros, supportées notamment par les collectivités et l’assurance publique, comme l’indique le rapport du ministère de l’Économie « Mieux assurer les Français face aux conséquences du dérèglement climatique ».
Toutes les projections économiques convergent. Selon l’économiste Sonia Paty, la France pourrait perdre entre 1 % et 10 % de son PIB d’ici 2050 avec un réchauffement de +2 °C, soit plusieurs dizaines de milliards par an. Le Haut Conseil pour le climat et la Cour des comptes dénoncent l’insuffisance criante des chiffrages budgétaires consacrés à l’adaptation, alors même que les besoins sont évalués à 2,3 milliards d’euros annuels dès aujourd’hui.
La Cour des comptes estime que le dérèglement climatique pourrait augmenter le ratio dette/PIB de 7 points d’ici 2030. Le rapport Pisani-Ferry et Mahfouz va jusqu’à évaluer cet impact à 9 points, notamment en raison de la croissance ralentie et des recettes fiscales réduites.
Ainsi, les investissements nécessaires à la transition écologique, bien que représentant jusqu’à 3 % du PIB, restent largement inférieurs au coût de l’inaction. Autrement dit, investir dès maintenant dans l’adaptation et la transition coûterait bien moins cher que de devoir en payer les conséquences plus tard.
L’érosion de la biodiversité ne fait qu’aggraver ce constat : le ministère de l’Agriculture évalue à 2 milliards d’euros par an les surcoûts pour le secteur agricole liés à l’adaptation aux aléas climatiques et à la gestion de l’eau.
De plus, la fragilisation des écosystèmes entraîne des coûts indirects considérables, car il nous faut désormais compenser artificiellement des services essentiels tels que la régulation du climat, la pollinisation, la qualité de l’eau ou encore la protection contre les inondations, qui jusqu’ici étaient rendus gratuitement par la nature.
Face à cette crise, le gouvernement actuel n’a proposé aucune solution. Pire encore, il a affaibli notre capacité d’action en adoptant des lois telles que la loi Duplomb, qui détricotent le droit de l’environnement et fragilisent la protection de la biodiversité, tout en opérant des coupes budgétaires massives dans les politiques écologiques.
Protéger les jeunes générations, c’est d’abord les préserver des conséquences dévastatrices du changement climatique et de la perte de biodiversité, qui menacent à la fois leur économie et leur avenir sur la planète. Face à ce constat, Les Écologistes proposent un véritable plan de sortie de crise : une fiscalité plus juste, des investissements massifs dans la transition écologique et le renforcement des services publics. Car agir dès aujourd’hui, c’est à la fois protéger notre planète, notre économie et l’avenir des générations futures.
Retrouvez ici : Notre plan de sortie de crise