Adopté au Sénat le 4 février, puis en commission mixte paritaire le 10 février, le projet de loi d’urgence Mayotte doit apporter une réponse aux ravages causés par le cyclone Chido.
Parmi ces mesures, il prévoit la création d’un établissement public pour la reconstruction, des assouplissements en matière d’urbanisme et quelques maigres mesures sociales.
Je le reconnais ce texte est indispensable, mais il est insuffisant pour répondre aux défis colossaux du territoire. 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté faisant de Mayotte le département le plus pauvre de France !
Le champ restreint du projet de loi n’a pas permis un travail de fond face aux véritables urgences sociales et climatiques qui menacent l’archipel.
Je pense aussi à la question de l’accès à l’eau.
Comment pouvons nous tolérer que 28% de logements soient encore privés d »eau courante dans un département français ? Les infrastructures de base notamment pour l’approvisionnement ont été gravement endommagées laissant courir des risques sanitaires pour la population.
Sur place, ce sont les ONG comme Médecins sans Frontières et la Croix-Rouge qui tentent de pallier les carences de l’État en distribuant des pastilles purificatrices et des kits d’hygiène.
Où est la solidarité nationale ?
De nombreuses personnes sinistrées n’ont toujours pas de toit. Dans les bangas “bidonvilles” les plus pauvres en paient le prix fort.
Si l’article 4 bis adopté dans le projet de loi d’urgence permet d’accélérer la vente de tôles, il la conditionne à la présentation d’une carte d’identité. Autrement dit, une forme de préférence nationale quand l’heure est à la solidarité.
Mayotte mérite mieux qu’un texte bricolé à la va-vite qui ne répond pas aux enjeux du territoire.
Alors que faire ? Refuser de voter un texte qui contient un accroc républicain.
Nous avons fait le choix de le voter en dénonçant l’entrave aux valeurs d’égalité et de fraternité pour permettre de reconstruire l’urgence de Mayotte.