Face à la crise du logement : régulons Airbnb

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En mai 2024, était débattu au Sénat un texte de loi visant à réguler davantage le meublé de tourisme.

Dans un contexte alarmant de crise du logement, je suis convaincue que la régulation du marché locatif des meublés de tourisme est une urgence. C’est pour cette raison, qu’en amont des débats parlementaires, j’ai rencontré, en compagnie du sénateur écologiste Yannick Jadot, les représentants de la plateforme Airbnb. En effet, l’explosion du meublé touristique comme Airbnb, participe à la crise du logement que nous connaissons aujourd’hui.

Cette explosion s’explique par une fiscalité injustement avantageuse et favorable à la spéculation immobilière. Ainsi, le meublé touristique est trois fois plus rentable que les logements classiques. Et les conséquences de cette fiscalité avantageuse sont dramatiques : le coût des loyers explosent, des locataires sont mis hors de leurs logements, transformés en meublés de tourisme et certaines communes se vident de leurs habitants et donc perdent une partie de leurs services publics et leurs commerces de proximité.

La proposition de loi soumise au Sénat avait pour objectif de faire face à cette situation en rééquilibrant le marché locatif et en régulant les plateformes de location à courte durée comme Airbnb. Nous partageons cet objectif, et nous saluons la volonté du gouvernement de légiférer sur le sujet.  

Cependant, si cette loi va dans le bon sens, elle est également parcellaire et ne permet pas de répondre à l’ensemble des difficultés posées par l’accès au logement.

Réguler davantage, oui. Mais en faveur de qui ? Dans quel but ? Et avec quelle vision du logement ? 

Pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, la priorité doit aller aux habitants permanents qui subissent la concurrence déloyale des meublés de tourismes et des résidences secondaires. La priorité doit aller aux jeunes générations, aux personnes précaires ou encore aux familles nombreuses, qui n’ont jamais eu autant de difficulté à se loger.  

Le marché locatif n’a jamais été aussi tendu.

La priorité doit également se tourner vers nos élus locaux et donner les moyens aux maires d’avoir les outils pour réguler. 

Ainsi, si j’ai apporté mon vote à ce texte de loi, j’ai également appelé à une loi plus ambitieuse qui réponde de manière structurelle et globale à la crise du logement. 

La dissolution de l’Assemblée nationale le 5 juin ne nous permettra pas de tenir la Commission mixte paritaire, ni de permettre de mener à terme son examen.