Séance publique du 26 octobre 2023
« Quoi de plus important aujourd’hui que de lutter contre l’inflation des produits de grande consommation qui frappe de plein fouet les plus fragiles d’entre nous ? Le gouvernement nous a proposé un texte bien peu ambitieux intitulé « Mesures d’urgence pour lutter contre l’inflation des produits de grand consommation. » Pourtant, l’inflation est une réalité douloureuse pour de nombreux Français. »
Des statistiques alarmantes
3 chiffres illustrent cette situation préoccupante.
- 10 % des Français déclarent ne pas pouvoir se chauffer
- 25% des Français déclarent ne pas pouvoir se payer une semaine de vacances
- 51% de la population française dit « se priver occasionnellement ou régulièrement » d’un repas
Le phénomène d’inflation ne concerne pas seulement les denrées alimentaires, mais également les services essentiels. Les files d’attente qui s’allongent devant les Restos du Cœur en sont une preuve concrète, où 170 millions de repas ont été servis en un an, soit 30 millions de plus que l’année précédente.
L’absence de volonté du gouvernement
Proposer la charité des millionnaires en lieu et place d’une politique publique ambitieuse d’encadrement des prix est une erreur indécente. Cette absence de volonté du gouvernement à proposer des mesures structurelles est d’autant plus flagrante face à l’urgence sociale que nous vivons.
En effet, tout le monde s’est entendu à le dire lors des débats, le projet de loi du gouvernement ne va pas grandement changer les prix dans les supermarchés. J’ai souligné que ce texte avait une seule vertu, c’est qu’il va permettre aux petites et moyennes entreprises, d’avoir un tout petit peu plus de place en grande distribution. Cependant, son vice majeur est de faire l’impasse sur les problèmes de pouvoir d’achat des Françaises et des Français.
Nous voulons changer les règles du jeu
Nous, écologistes, voulons changer les règles du jeu. Nous voulons un véritable soutien à une agriculture rémunératrice et écologique, à la demande locale pour des produits de qualité et rémunérés équitablement. Nous voulons sortir de ce système à deux vitesses, où les plus pauvres se voient obligés de se tourner vers du « pas bon, pas cher ».
Manger des produits sains et en quantité suffisante devrait être un droit. C’est d’ailleurs ce que nous proposons avec la Sécurité sociale de l’alimentation qui vise à garantir à toutes et tous un accès suffisant à une alimentation saine et nutritive.
Cette politique publique innovante, inclusive et égalitaire s’expérimente déjà à Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse, Grenoble et Bordeaux, avec l’appui du tissu local, des associations d’aide alimentaire et des structures d’utilité sociale autour de l’alimentation durable.
Quoi de plus important ? Et pourtant, il n’y avait rien dans ce projet de loi “Mesures d’urgence pour lutter contre l’inflation des produits de grande consommation », ou pas assez. Pourtant, il y a vraiment urgence et nous attendons du gouvernement de donner des réponses concrètes, des réponses nouvelles, à la précarité alimentaire grandissante dans notre pays et pour faire face à l’inflation.
La lutte contre l’inflation des produits de grande consommation est une urgence sociale qui nécessite une action concrète et immédiate.
Le groupe Écologistes – Solidarité et Territoires a voté contre ce texte.
Retrouvez ici mon intervention en cliquant ici.