Les 21, 22 et 23 août 2025, j’ai participé, comme chaque année, aux Journées d’été des Écologistes à Strasbourg. L’occasion de se rencontrer, d’échanger avec vous et de prendre part à trois temps forts portant sur des sujets qui me tiennent à cœur et sur lesquels je me suis engagée au Sénat.
- Bilan du groupe Écologiste Solidarité et Territoires au Sénat
Mes journées d’été se sont ouvertes sur le bilan du groupe Écologiste Solidarité et Territoires, en présence des autres sénatrices et sénateurs écologistes. Nous avons fait un point sur notre action parlementaire de l’année, et j’ai pu partager mon engagement sur plusieurs dossiers majeurs :
- L’affaire Nestlé, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé au Sénat : une mission d’information et une commission d’enquête. Lors de ces différents travaux j’ai mis en lumière un véritable scandale d’État : Le gouvernement a dissimulé l’utilisation par Nestlé Waters de procédés de microfiltration non réglementaires pour ses eaux minérales, suite à une contamination des sources exploitées par l’entreprise. Il a ensuite voulu faire évoluer la réglementation pour permettre à Nestlé Waters de continuer à utiliser ces procédés, malgré l’avis de l’Union européenne.
- La commission d’enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises, qui a révélé que 211 milliards d’euros sont attribués chaque année aux grandes entreprises avec peu de condition ou d’évaluation.
Il s’agit du premier poste de dépense de l’État !
Nous souhaitons à présent que la pertinence de ces aides soit évaluée et que l’argent public serve réellement l’intérêt général, en imposant notamment des conditions sociales et environnementales sur l’attribution des aides publiques (pas de licenciements massifs par exemple).
- Mon engagement aux côtés de Mayotte, afin de rappeler l’importance de la solidarité nationale et de politiques adaptées aux territoires ultramarins.
Ces échanges ont été l’occasion de montrer comment, concrètement, notre travail parlementaire peut contribuer à plus de justice sociale et à une meilleure gouvernance économique et environnementale.
- Tragédie des Ouïghours : dimensions humanitaires et économiques
À l’occasion de ces Journées d’été, je suis également intervenue lors de l’atelier consacré au génocide des Ouïghours au Xinjiang. Depuis 2017, cette minorité musulmane, ainsi que les Kazakhs et Kirghizes de la région, est victime de persécutions systématiques et de violations graves des droits humains : détention dans des camps, travail forcé, stérilisations, surveillance massive…
Cette tragédie humanitaire alimente une partie de l’économie mondiale. Des secteurs comme le textile, l’agriculture ou le photovoltaïque dépendent en partie du travail forcé imposé aux Ouïghours, ce qui rend les chaînes d’approvisionnement opaques et difficiles à contrôler. Il est urgent d’exiger la transparence totale de ces chaînes, de sanctionner les entreprises complices et de défendre les droits fondamentaux, car la lutte contre ce génocide passe aussi par un engagement économique responsable.
- Contre la surconsommation, la fast fashion, l’obsolescence et l’irresponsabilité des producteurs : réussir la transition de l’économie circulaire.
Enfin, j’ai participé à un atelier organisé par La Fève sur la surconsommation, la fast fashion et la transition vers une économie circulaire. J’y ai présenté les chiffres frappants de l’industrie textile : des milliers de tonnes de vêtements détruits chaque année, des émissions massives de CO₂ et de polluants qui menacent la biodiversité et des conditions de travail très précaires pour des millions de personnes en Asie et en Europe de l’Est.
Nous avons également discuté des réponses législatives et concrètes à apporter à ce phénomène, en nous intéressant notamment à la loi anti-fast fashion, adoptée cette année, qui interdit désormais la publicité pour ce type de production textile et impose une transparence sur l’impact social et environnemental de cette industrie. Lors de l’examen de ce texte au Sénat, j’ai pu faire adopter un amendement sur l’évaluation des critères humains dans les rapports sur la production textile, une avancée essentielle pour garantir la protection des travailleurs et des travailleuses de ce secteur.
Parallèlement, nous avons souligné que le développement de l’économie circulaire et du tri des textiles constitue un levier clé pour réduire notre empreinte écologique tout en soutenant l’innovation sociale et solidaire.