Mercredi 11 juin , j’étais présente au rassemblement sur la place de la République à Paris, pour exiger la libération immédiate de l’équipage du bateau Madleen. Intercepté illégalement par l’État d’Israël dans les eaux internationales, cette Flottille de la Liberté transportait une aide humanitaire vers Gaza. L’interception du navire et la détention arbitraire de son équipage constituent une violation grave du droit international, notamment des règles régissant la liberté de navigation et la protection des populations civiles en situation de conflit.
En naviguant vers Gaza, le Madleen a participé à visibiliser les crimes commis en ce moment en Palestine : génocide, nettoyage ethnique, famine, destruction systématique des infrastructures civiles et déplacements forcés. Sans nouvelle de son équipage, il est maintenant de notre responsabilité de poursuivre son combat.
La mobilisation des écologistes autour de la cause palestinienne s’inscrit dans une réflexion profonde qui reconnaît les luttes écologiques comme indissociables des luttes anticoloniales. En Palestine, l’occupation et la colonisation s’accompagnent d’une destruction systématique des ressources naturelles : confiscation et pollution des terres, accaparement de l’eau, fragmentation des écosystèmes, déforestation, artificialisation des sols. Cette destruction environnementale vise d’une part à priver durablement les Palestinien·nes de leurs moyens de subsistance dans l’objectif de les éradiquer et d’autre part à rompre leur lien historique, culturel et quotidien à la terre. C’est une stratégie d’effacement, une guerre par la terre et contre la terre.
Ce qui se déroule à Gaza et en Cisjordanie peut aussi être qualifié d’écocide : la destruction volontaire d’un environnement au détriment des populations humaines et non humaines. L’usage d’armes lourdes, les incendies répétés, la pollution des nappes phréatiques et l’isolement de territoires agricoles contribuent à un effondrement écologique aux conséquences dramatiques pour le vivant.
Face à cela, nous appelons à une conscience écopolitique globale. Nous définissons le terricide comme la mise à mort des écosystèmes tangibles, des cultures vivantes, des peuples et de toutes les formes de vie.
Alors que se poursuit à Gaza un génocide, il est plus que jamais urgent de nommer les crimes, de défendre le droit international, et de reconnaître l’État de Palestine. Reconnaître le droit des Palestinien·nes à disposer d’eux même : à vivre, à cultiver leur terre, à transmettre leur culture et à décider de leur avenir.