Montée au mur des fédérés : le 20e rend hommage à la commune de Paris

Comme chaque année dans le 20e arrondissement, les Amis de la Commune et les organisations politiques de gauche se rassemblent à la fin du mois de mai pour la traditionnelle montée au Mur des Fédérés

Ce moment n’est pas qu’un simple hommage : c’est un acte de mémoire vivante, un geste de fidélité à celles et ceux qui, dans Paris insurgée, se sont levés pour la justice sociale, la démocratie au prix de leur vie.

ll y a plus de 150 ans, 47 communards furent exécutés, fusillés contre ce mur du cimetière du Père Lachaise, à l’issue de la Semaine sanglante, par l’armée versaillaise. En mai 1871, en seulement 72 jours, la Commune de Paris avait pourtant tracé les contours d’un avenir radieux : une république sociale, laïque, égalitaire, féministe et populaire. Leur rêve fut brisé, mais leur espoir jamais effacé ! 

Dès 1880, les survivants, les familles, les camarades de lutte, les passants ont commencé à gravir les rues de Paris jusqu’au Mur. Le cortège, qui partait de la Bastille, a fait l’objet de violences policières. Il faudra attendre 1882 pour que les rassemblements pacifiques soient tolérés, et 1883 pour que les premières gerbes rouges fleurissent la pierre meurtrie.

Depuis, chaque œillet rouge déposé sur ce mur est une promesse que l’histoire de Paris ne sera jamais oubliée. Et cette année, peut-être plus encore que les précédentes, ce moment de recueillement prend une résonance particulière. 

Alors que les inégalités se creusent, que les droits sociaux sont fragilisés, que la répression frappe celles et ceux qui se lèvent, la mémoire des communards nous rappelle que rien de durable ne se fait sans lutte, sans solidarité, sans courage collectif et populaire.

Bercés par les chants révolutionnaires, la joie et le sourire des militants et politiques, cette année, la commémoration apporte cet instant d’unité et de résonance joyeuse. 

« On ne peut pas tuer l’idée à coups de canon ni lui mettre les poucettes [menottes].»

Louise MICHEL