Le 19 mai dernier, la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques de Nestlé Waters rendait public un rapport accablant. Ce rapport, dans la continuité de ma mission d’information d’octobre dernier, a révélé l’ampleur d’une fraude systémique autour du traitement illégal des eaux dites minérales naturelles.
Si je devais dire ce que je retiens de plus d’un an d’audition de ce scandale, je dirai simplement la construction d’un mensonge.
Un mensonge bien ficelé avec la complicité des ministres, de Matignon de l’Elysée et une opacité totale bien orchestrée qui a permis à une fraude de perdurer pendant plus de 20 ans.
Comment une fraude a-t-elle pu perdurer aussi longtemps ?
Sans les lanceurs d’alerte et le travail d’investigation du Monde et de Radio France Nestlé Waters aurait continué de vendre une eau prétendument « naturelle » mais en réalité traitée à l’aide de techniques interdites !
L’opacité de Nestlé Waters s’est d’ailleurs pleinement démontrée lors des auditions où les responsables du groupe n’ont pas hésité à mentir ou à éviter de répondre aux questions de la commission d’enquête prenant le risque de poursuite judiciaire !
J’ai d’ailleurs saisi la procureure de la République, en application de l’article 40 du code de procédure pénale, pour parjure contre Muriel Lienau, directrice générale de Nestlé Waters. Il est temps pour Nestlé de rendre des comptes aux français·es.
L’impunité dont elle a bénéficié jusqu’ici doit cesser.
Mais nous ne devons pas nous arrêter aux constats.
Ce scandale doit être le déclencheur d’un changement en profondeur de nos modes de consommation. C’est dans cet esprit que j’ai déposé une proposition de loi en octobre dernier visant à interdire la vente des petites bouteilles en plastique de moins de 50 centilitres, symboles absurdes d’un modèle à bout de souffle : pollution des océans, extraction excessive des ressources en eau, et greenwashing permanent.
Les Français ont le droit à une eau réellement saine, réellement naturelle, et réellement transparente. L’eau est un bien commun qu’il faut protéger.
Elle ne doit plus être livrée aux intérêts d’une multinationale.
Il est temps d’agir. Pour la santé publique. Pour l’environnement !