La commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants, dont j’ai l’honneur d’être vice-présidente, vient de commencer ses travaux.
Je salue le groupe communiste qui a utilisé son droit de tirage pour créer cette commission et Fabien Gay qui en est donc rapporteur.
Cette commission d’enquête trouve son origine dans la vague de licenciements de 2024, menaçant 256 000 emplois au total.
Au-delà de ces chiffres, je souhaite souligner les conséquences humaines de ces licenciements. La Lorraine, ma région d’origine, porte encore les stigmates de la désindustrialisation, je mesure la souffrance causée par des plans sociaux sur les travailleurs·euses et leur famille.
Certaines des grandes entreprises ayant licencié le plus ont bénéficié de millions d’euros d’aides publiques ces dernières années. Comment justifier qu’une entreprise comme Auchan, ayant perçu plus de 430 millions d’euros via le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) entre 2013 et 2018, puisse supprimer dans le même temps plus de 12 000 emplois ?
Depuis 40 ans, les aides publiques aux entreprises ont explosé pour atteindre plus de 145 milliards d’euros par an (il existe une certaine complexité à afficher le montant des aides publiques aux entreprises, ce montant varie de 145 à 250 milliards d’euros).
Il existe plus de 2 000 aides publiques différentes, sans cadre juridique unifié, avec des conditionnalités disparates et des contrôles insuffisants.
Avec les nombreuses auditions d’acteurs institutionnels et d’experts prévues jusqu’en juillet, la commission d’enquête mettra en lumière les dysfonctionnements des aides publiques.
J’ai demandé à Fabien Gay d’auditionner Temu et Shein, deux entreprises dont le modèle économique repose sur l’exploitation des travailleurs et l’hyper-consommation aux dépens de la planète et qui profitent d’une absence de TVA pour un achat inférieur à 150 euros. Quelle concurrence déloyale !
L’argent public ne doit plus alimenter un capitalisme court-termiste obsédé par le profit. Il doit servir à construire une économie engagée, respectueuse des travailleurs et des limites planétaires. Il est temps de changer de cap !