Courrier : Sauver l’agence bio !

Lors de la séance du projet de loi de finances pour 2025 le vendredi 17 janvier, un amendement N° II-1530 de Monsieur le Sénateur Laurent Duplomb a été adopté demandant la suppression de l’Agence bio. Un amendement sur lequel le gouvernement a choisi de donner un avis de sagesse.

Depuis sa création en 2001, l’Agence bio œuvre pour la promotion d’un modèle d’agriculture respectueux de l’environnement, sans pesticides via plusieurs missions : un « observatoire du marché », la « communication et pédagogie à destination du public » et la « structuration des filières au travers du Fonds Avenir bio, doté de 18 millions d’euros ».

Les ONG et producteurs n’ont eu de cesse de souligner le succès et l’efficacité de l’agence bio lors des crises inflationnistes qui ont impacté la filière.

Affirmer que la suppression de l’Agence bio peut être « tout à fait  pertinente » comme l’a fait Madame la Ministre de l’agriculture Annie Genevard c’est s’en prendre directement à une filière qui représente plus de 215 000 emplois.

Ceci est d’autant plus surprenant que Monsieur Marc Fesneau, ancien Ministre de l’agriculture, avait lui-même engagé un programme Ambition bio lors du salon de l’agriculture de 2024. Il avait alors acté le renouvellement de l’Agence bio pour cinq ans. 

Comment s’assurer d’atteindre les objectifs nationaux de 18% de la surface agricole utile (SAU) en bio d’ici 2027, ou l’engagement européen de 25% de SAU en bio d’ici 2030 (contre 10% aujourd’hui en France), en supprimant un acteur clé de la transition écologique et alimentaire ?

Cette position dogmatique va à l’encontre de l’intérêt général et de celui des agriculteurs. L’agriculture biologique mérite le soutien de l’Etat. Son impact positif sur la santé des citoyens et sur la qualité de la terre, de l’eau, sur la biodiversité, est absolument indispensable en période de crise climatique.