« 75 ans après la naissance d’Israël, 56 ans après l’occupation par Israël des territoires palestiniens de Cisjordanie, Gaza et Jérusalem, 30 ans après Oslo et 28 ans après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, notre commune humanité meurt à Gaza.
Après les crimes monstrueux du 7 octobre, qui ont tué 1 200 Israéliens, dont 800 civils, l’agression israélienne sur Gaza, qui se déroule sous nos yeux, transgresse toutes les règles du droit international et du droit humanitaire.
Quinze mille enfants palestiniens assassinés : plus en six mois que dans tous les conflits du monde sur cinq ans ! Une terre rendue invivable, toutes les infrastructures d’éducation et de santé mises à terre. Des civils affamés, une situation sanitaire épouvantable qui a amené le docteur Raphaël Pitti à qualifier Gaza de « ghetto ».
La Cour internationale de Justice exige des mesures pour mettre fin à un risque de génocide.
Et RIEN… ou presque. Des protestations, des demandes insistantes… (en termes diplomatiques). Et RIEN si ce n’est de nouveaux massacres, de nouveaux civils tués. Depuis sept mois, les enfants survivants n’ont plus d’école et vivent dans la terreur des bombardements incessants et de l’angoisse. Qui mesure ces souffrances physiques et psychiques et leurs conséquences ?
Dès lors, trois urgences s’imposent :
L’urgence humanitaire tout d’abord, pour éviter le pire du pire et un génocide en cours. Accessoirement, un écocide également, par la destruction des terres agricoles et les pollutions dues aux bombardements.
Mais surtout l’urgence politique, car c’est l’absence de solution politique reconnaissant des droits égaux aux deux peuples (et même, à l’inverse, la colonisation permanente dans les territoires palestiniens) qui génère ces souffrances et ce mépris des droits des Palestiniens, y compris en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Cette situation empêche également les Israéliens de vivre en paix. La société israélienne est malade de la colonisation qui la structure et qui opprime les Palestiniens.
Enfin, l’urgence du droit international comme boussole commune. Ce droit s’est construit après de terribles massacres pour régir collectivement la protection des civils et limiter les embrasements guerriers. Il est malmené par les droits de véto des membres du Conseil de sécurité et les indignations à géométrie variable des démocraties européennes.
Une vie vaut une vie. Celle d’un enfant palestinien vaut celle d’un enfant israélien ou ukrainien. À l’oublier, l’Europe et les USA se déshonorent et fragilisent les outils toujours menacés de défense des populations. La France doit reconnaître l’État de Palestine et sanctionner Israël. »