Mes auditions pour la jeunesse

Depuis plusieurs semaines, je mène un travail d’audition sur la proposition de loi travaillée avec les jeunes écologistes pour un RSA jeunes. Représentants syndicaux, chercheurs, responsables associatifs, acteurs institutionnels : tous partagent un même constat, celui d’une génération à bout de souffle.

La situation est alarmante. Près de la moitié des personnes pauvres ont moins de trente ans. À chaque rentrée, la facture s’alourdit : plus de 3 200 euros en moyenne pour un étudiant, avec un loyer qui dépasse souvent 580 euros. Les aides existantes — bourses, APL, Contrat d’engagement jeune — laissent trop de jeunes sans solution, sans filet, sans avenir.

J’ai souhaité entendre celles et ceux qui portent des réponses concrètes. L’Union étudiante, par exemple, milite pour un revenu d’autonomie universel, fondé sur la solidarité intergénérationnelle. Elle rappelle qu’il ne s’agit pas de charité, mais de droit à l’émancipation : permettre à chaque jeune d’étudier, de se loger, de vivre, sans dépendre du soutien familial.

J’ai également échangé avec Antoine Dulin, ancien vice-président du Conseil économique, social et environnemental, qui a expérimenté à la Métropole de Lyon un revenu de solidarité jeunes (RSJ). Plus de 3 300 jeunes ont pu en bénéficier, avec un accompagnement personnalisé et un effet réel sur leur insertion sociale et professionnelle. Cette expérience montre qu’un revenu de base, lorsqu’il est associé à un accompagnement solide, peut changer la donne.

À travers ces rencontres, un consensus se dessine : le Contrat d’engagement jeune reste trop court, trop ciblé, trop dépendant des situations familiales ; le RSA, lui, reste inaccessible aux moins de 25 ans. Entre les deux, des milliers de jeunes se retrouvent dans un angle mort de nos politiques publiques.

Il est temps de corriger cette injustice. Instaurer un RSA jeunes, ce serait reconnaître la jeunesse comme un âge de la vie à part entière, qui mérite protection et accompagnement. Dans les prochaines semaines, d’autres auditions se poursuivront, avec les missions locales, les associations de terrain, les acteurs du logement et de la santé. Elles viendront nourrir la rédaction finale de la proposition de loi mais aussi nos futurs débats dans l’hémicycle lors de l’étude du projet de loi de finances 2026 où je veillerai à ce que la jeunesse fasse partie des priorités. 

Redonner à chaque jeune les moyens de vivre, et non plus de survivre, c’est préparer l’avenir de notre société tout entière.