Du 9 au 12 octobre dernier s’est déroulée la 3e édition des Rencontres de Cluny. Un moment d’échanges et de rencontres autour des politiques écologistes pour demain.
J’ai eu l’honneur d’être invitée le samedi 11 octobre autour d’une table ronde sur la transformation de nos modes de vie, animée par la philosophe Céline Marty, en présence du chercheur Fabrice Fillipo, de la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et de l’ingénieur Jean-Baptiste Grenier.
Au-delà du bilan des succès et des impasses rencontrés par les politiques écologistes, cette discussion a ouvert un champ de réflexion plus large : comment penser et vivre la transformation écologique comme un mouvement collectif, une stratégie partagée et un projet de société désirable ?
J’ai tenté d’y répondre en revenant sur la nécessité d’un nouveau modèle économique. Sans industrie locale, sans emplois dignes, sans outils collectifs, la transition écologique restera hors d’atteinte pour des millions de personnes.
Aujourd’hui, notre économie reste largement dominée par ce que j’appelle le modèle de la prédation. Un modèle où de grands groupes comme Michelin, Auchan captent des milliards d’aides publiques, délocalisent, ferment des sites, et détruisent l’environnement, tout en considérant les salarié·es comme une simple variable d’ajustement. Cette réalité a été mise en lumière par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises. À l’initiative du communiste Fabien Gay, cette commission dont j’étais Vice-Présidente a dressé un chiffre glaçant. On verse chaque année 211 milliards d’euros d’aides publiques aux grandes entreprises sans évaluation, sans condition sociale et sans exigence écologique !
Et pendant ce temps, les coopératives – qui sont plus résilientes, plus ancrées, plus durables – peinent à trouver les financements dont elles auraient besoin pour se développer.
Autour de nos discussions, nous avons tous fait le même constat. Il est temps de faire de l’argent public l’allié de la coopération !
Transformer les modes de vie, ce n’est pas demander aux citoyens de faire des efforts individuels. C’est bâtir collectivement les conditions matérielles et culturelles d’une vie plus juste, plus soutenable et plus porteuse de sens ! Une vie collective compatible avec les limites planétaires.
Un grand merci aux organisateurs.ices pour ces journées et ces temps de construction collective qui font vivre la pensée écologiste !