Au Congrès de l’Union sociale pour l’habitat, un constat s’impose : les bailleurs sociaux tiennent leurs engagements, pendant que l’État se retire.
Le secteur affronte une envolée des coûts : +27 % pour la construction neuve, hausses similaires pour les rénovations. Dans le même temps, les besoins explosent : en Île-de-France, 918 000 familles attendent un logement social, et 30 000 nouvelles demandes arrivent tous les six mois.
Certes, des financements avaient été annoncés : un milliard d’euros de prêts aidés pour l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, 400 millions d’euros garantis par Action Logement pour développer le logement intermédiaire, ou encore 130 millions d’euros pour soutenir la réhabilitation des bâtiments. De nouveaux outils se développent aussi, comme les organismes de foncier solidaire (OFS) et le bail réel solidaire (BRS), qui permettent de dissocier le foncier du bâti pour faciliter l’accession à la propriété.
Mais chacun le sait : on ne peut pas faire plus avec moins. Une étude présentée par l’Union sociale pour l’habitat et l’Association régionale des organismes HLM d’Île-de-France a confirmé que si rien ne change, le modèle du logement social sera en faillite d’ici 2033, faute de fonds propres.
Avec Marie-Noëlle Lienemann, nous avons échangé sur l’urgence de repenser l’accession sociale, en développant le bail réel solidaire et en sécurisant l’accès au crédit bancaire pour les ménages modestes. Le prix du foncier, la raréfaction des terrains publics et la mise en concurrence entre collectivités aggravent la crise.
Depuis mon entrée au Sénat en 2022, je porte cette bataille, notamment pour les jeunes, premières victimes de la crise du logement. Le logement social doit redevenir un véritable parcours résidentiel, accessible et durable. C’est un pilier de la cohésion nationale. Il est urgent de le défendre, de le moderniser et de lui donner les moyens d’agir.