Visite inopinée à Fleury-Merogis : Des cellules en surchauffe 

Fin juin, je suis allée visiter la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis. 

En tant que parlementaire, le code de procédure pénale me donne cette possibilité de visiter tous les lieux de privation de liberté et ce, de manière inopinée. 

Jusqu’à présent, je ne m’étais rendue que dans des commissariats pour soutenir des militant·es en garde à vue. Une maison d’arrêt c’est tout autre chose. 

La surpopulation (avec un taux d’occupation supérieur à 150%) associée à la canicule rend les conditions de privation de liberté pour les détenues insupportables.

J’ai visité notamment les occupantes d’une cellule de 7 personnes vivant dans 20 m2, plein sud, sans volets bien sûr, avec un petit ventilateur achetée par l’une d’elles à 21€, une douche tous les 2 jours et 2 heures de promenade le matin et l’après-midi, dans une cour en plein soleil. Une horreur.

Les cellules sont très vétustes et l’inquiétude de leurs occupants est clairement exprimée. Elles tentent tant bien que mal de rafraîchir leur cellule en couvrant les fenêtres d’un drap humidifié. 

Certaines me font part également de leur difficulté à acheter des serviettes hygiéniques, du manque d’accès aux soins et plus généralement de l’attente interminable de leur jugement.

Malgré cette réalité, la plupart d’entre elles gardent le sourire. 

Elles sautent même de joie lorsque la directrice leur annonce devant moi qu’il y aura désormais la possibilité de se doucher une fois par jour. 

Darmanin a évoqué un Plan canicule pour les prisons, qui est certes bienvenu, mais évidemment c’est toute notre politique pénale et les sanctions associées qui devraient être revues au regard des conditions de détention indignes.

Au 1er juin 2025, 84 447 personnes étaient détenues pour une capacité opérationnelle de 62 566 places. Avec la canicule, la surpopulation carcérale est encore plus invivable.