De retour de Mayotte, où je me suis rendue avec une délégation sénatoriale de la commission des affaires économiques, j’ai pu constater les conséquences du passage du cyclone Chido en décembre dernier. Quelques mois après cette catastrophe dévastatrice, ce déplacement nous a permis d’évaluer l’ampleur des destructions, de constater les besoins urgents auxquels la population doit faire face mais aussi de prendre la mesure de la détresse profonde des Mahoraises et des Mahorais.
Si la végétation commence à se reconstituer, les dégâts restent visibles. L’agriculture a été particulièrement touchée : de nombreuses exploitations ont vu leurs cultures dévastées, qu’il s’agisse d’arbres fruitiers, de maraîchage ou de sylviculture. Le secteur de la pêche a également été fortement affecté. À ce jour, l’économie locale peine encore à redémarrer, beaucoup d’agriculteurs et de pêcheurs attendent les aides de l’État.
Au-delà des effets immédiats du cyclone, des problématiques préexistantes subsistent et se sont aggravées. La question du logement, déjà critique avant la catastrophe, reste une préoccupation majeure. Le coût élevé de l’habitat, le manque de logements adaptés et les situations administratives complexes aggravent la précarité de nombreuses familles. J’ai pu échanger avec une mère de famille en situation irrégulière, dont les quatre enfants sont pourtant de nationalité française. Ce type de situation met en lumière les incohérences auxquelles sont confrontés de nombreux habitant.e.s et les difficultés que rencontrent les familles issues de l’immigration.
Dans les prochains jours, un texte relatif à la reconstruction et au développement de Mayotte sera examiné au Sénat. Il devra apporter des réponses concrètes aux besoins identifiés sur le terrain, tant sur le plan économique que social et environnemental.
Mayotte traverse une période difficile. Il est essentiel de nous mobiliser pleinement pour accompagner ce territoire.