Les grandes entreprises se gavent, les grandes entreprises licencient

200 à 250 milliards d’euros annuels : c’est le montant estimé des aides publiques accordées aux entreprises ! Un soutien massif et sans contrôle réel. Un soutien plus important que le budget de l’Éducation nationale ou de l’hôpital. Par exemple, en 2023, Michelin a reçu un total de 42 millions d’euros d’aides publiques. Pourtant, l’entreprise annonce la fermeture de deux usines qui menace l’avenir de 1 250 salariés. 

Vice-Présidente de la commission d’enquête sur les aides publiques accordées aux grandes entreprises, j’ai pu constater l’ampleur du problème. Depuis le 4 février, les travaux de la commission révèlent des constats alarmants. Le montant total des aides est complètement flou : Il existe plus de 2 200 dispositifs d’aide publique différents, sans aucune définition claire et leur montant est difficile à évaluer. Les chercheurs parlent d’un total pouvant atteindre 250 milliards d’euros.

Un problème se pose… Les chiffres évoqués par les administrations ne collent pas avec les estimations des chercheurs à cause d’un problème de définition. L’administration a effectué des chiffrages en se basant sur la définition européenne d’aides d’État. Cette définition exclut le Crédit d’impôt recherche (CIR) et le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Cependant, ces aides constituent une part non négligeable des aides publiques attribuées aux grandes entreprises.

Il n’existe aucun véritable suivi sur l’utilisation de ces aides par les entreprises. Les grandes entreprises peuvent donc profiter du soutien de l’État tout en effectuant des licenciements massifs ou en distribuant des dividendes indécentes.

Les premières auditions permettent d’ores et déjà d’élaborer quelques recommandations, comme la création d’une instance chargée de contrôler et de suivre ces aides ou encore l’obligation pour les entreprises bénéficiaires de respecter des objectifs sociaux et environnementaux. 

Nous nous devons de repenser le modèle économique vers une économie engagée et respectueuse des limites planétaires et des travailleur·euses. Aucune transition écologique n’aura lieu sans transition économique.