Le Sénat vote (enfin) pour réguler les meublés touristiques !

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Aujourd’hui, le Sénat a voté pour la régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale. Un enjeu de taille pour nos villes et pour la vie quotidienne de leurs habitants.

Le logement est le premier poste de dépenses des Français, et une crise profonde touche nos territoires. Les grandes villes, les zones touristiques, les lieux très attractifs, connaissent une raréfaction des logements accessibles pour les habitants permanents, notamment les jeunes, les familles et les plus précaires. Alors que des textes ont été adoptés ces derniers mois, il est évident que la réponse reste insuffisante face à l’ampleur des problèmes.

Cette crise du logement n’est pas monolithique, elle est alimentée par plusieurs facteurs : spéculation, résidences secondaires, prolifération des meublés touristiques, et l’inaccessibilité des logements abordables. C’est cette dernière qui était à l’ordre du jour du Palais du Luxembourg aujourd’hui.

Alors, pourquoi cette régulation est-elle si importante à mes yeux ? Tout simplement, en raison de l’essor des plateformes de location courte durée, comme Airbnb, qui transforment nos centres-villes en vitrines touristiques et en villes de résidences secondaires..

Prenons Paris comme exemple, où 100 000 logements ont été créés en dix ans. Dans le même temps 60 000 annonces de location de courte durée  sont apparues. À Paris, comme à Saint-Malo, le phénomène Airbnb n’est pas la cause unique de la crise du logement, mais il y contribue en réduisant l’offre de logements pour les habitants. 

Face à ce constat, il est indispensable de donner la main aux élus locaux pour encadrer ces activités. Nous proposions une limite de 90 jours de location pour une résidence principale, afin que chacun puisse profiter des plateformes pour un complément de revenus ou pour accueillir des visiteurs, tout en évitant les abus.

Les villes supportent des coûts importants liés au tourisme, que ce soit pour les transports, la gestion des déchets, ou encore les contrôles nécessaires. La taxe de séjour ne couvre qu’une partie infime de ces frais. C’est pourquoi il est nécessaire de rétablir un équilibre en responsabilisant les plateformes de location et en donnant aux villes les moyens de contrôler ces pratiques.

Ce texte marque une avancée : il ne s’agit pas de stopper les locations de courtes durées, mais de s’assurer que celui-ci s’intègre harmonieusement dans nos villes. Parce que comme l’a dit Roland Barthes, “une ville est belle quand elle est habitable, elle ne l’est pas quand elle est seulement visitable”.

Le Sénat en votant cette proposition de loi, vient de faire un petit pas. Il reste cependant encore beaucoup à faire face à la crise majeure du logement dans notre pays.