Mercredi 2 octobre s’est tenue la troisième audience de Paul Watson, militant et fondateur de Sea Shepherd, arrêté au Groenland en juillet dernier sous un mandat d’arrêt international émis par le Japon en 2012. Le juge a prolongé sa détention de trois semaines. Comment un défenseur de la biodiversité peut-il être emprisonné ?
En tant que sénatrice écologiste, je condamne fermement cette décision. Le procès de Paul Watson illustre l’absurdité d’un monde qui privilégie les intérêts économiques au détriment de la protection de la biodiversité.
Un mandat d’arrêt international pour sauver des baleines
Depuis 1977, Paul Watson et Sea Shepherd luttent pour protéger la faune marine. Malgré les interdictions de la chasse à la baleine depuis 1973 (CITES) et le moratoire de la Commission baleinière internationale en 1986, le Japon poursuit cette activité, justifiée par de prétendues recherches scientifiques. En 2018, le Japon s’est retiré du moratoire et a repris la chasse commerciale, déployant en 2024 un immense navire-usine capable de capturer et de traiter 200 baleines. Face à ces actions, Paul Watson mène chaque année des campagnes pour ralentir cette chasse. En 2012, lors d’une de ces campagnes, un navire japonais a percuté volontairement un bateau de Sea Shepherd, le coulant et mettant en danger l’équipage. En réponse, Sea Shepherd a lancé une boule puante sur le navire, blessant légèrement un membre de l’équipage. Le Japon a alors émis un mandat d’arrêt international pour faire extrader Paul Watson, cherchant à neutraliser son opposition.
Le manque de justice du Danemark
Depuis son arrestation, le militant de 73 ans est incarcéré, dans l’attente que la justice danoise décide de son extradition. Trois procès ont eu lieu, et à trois reprises la demande de liberté du capitaine a été refusée. Si Paul Watson est emprisonné au Japon, le père de deux jeunes garçons risque d’y passer le reste de sa vie. Le véritable scandale est que le Japon n’a pas été sanctionné pour ses pratiques qui touchent une espèce protégée et impactent directement la biodiversité.
En tant que défenseuse du vivant, j’appelle à la mobilisation et soutiens la pétition pour la libération de Paul Watson, protecteur des baleines. Le vivant a besoin de lui.