La rentrée bat son plein, les étudiant·es ont repris le chemin du savoir. Mais pour beaucoup, c’est avec la boule au ventre. Et, parfois même, le ventre vide. De plus en plus d’étudiant·es en France sont touché·es par la précarité étudiante. Comme me l’a raconté une jeune femme “Cette année, ma bourse du Crous a diminué. Avec 135 euros par mois, je ne m’en sors pas. Je suis obligée de travailler à côté, ce qui impacte directement mes résultats scolaires.”. Ce témoignage de Florence, étudiante en fac de lettres modernes à Paris, n’est qu’un parmi des milliers d’autres.
Un constat alarmant : des étudiant·es à l’agonie
En août 2024, le syndicat étudiant l’UNEF a publié son enquête annuelle sur l’évolution du coût de la vie étudiante. Les chiffres sont alarmants : la vie étudiante a augmenté de 2,25 % en 2024, et de près de 28% depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron. Selon la FAGE, face à cette hausse, près de 20% des étudiant·es ne mangent pas à leur faim, se contentant en moyenne de trois repas par semaine. La situation est d’une extrême urgence. La FAGE dénonce un gouvernement qui tente de limiter l’accès à l’enseignement aux plus précaires. Une enquête récente menée par Cécile Bonneau et Sébastien Grobon relève que l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur en France est aujourd’hui comparable à celle des États-Unis. On ne parle plus seulement de précarité étudiante, mais bien de pauvreté. Il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités.
Ma question orale au gouvernement
Cette rentrée est chaotique, tant pour les étudiant·es en grande difficulté que pour les enseignant·es. Mardi 10 septembre, les syndicats enseignants ont appelé à la grève pour dénoncer la généralisation des évaluations nationales en primaire : source de stress pour les élèves, tri sélectif et contrôle des enseignant·es. Ce mécontentement découle en partie de la réforme du “choc des savoirs”, adoptée par le gouvernement malgré l’opposition des professionnel·les de l’éducation. Il existe un problème systémique profond au sein de l’éducation nationale.
Au lieu de continuer d’imposer des réformes contre l’avis des professionnel·les, le gouvernement doit enfin respecter ses engagements, tels que la mise en place du repas CROUS à 1 euro, la revalorisation des bourses et le gel des tarifs des loyers en résidence universitaire et des frais d’inscription.
Le 05 septembre, j’ai déposé une question orale pour interpeller le gouvernement et soutenir nos étudiant·es en difficulté. Je l’avais déjà fait l’année dernière. Ma question est simple : comptez-vous tenir vos engagements, notamment concernant la revalorisation des bourses pour 2025 et la construction de nouveaux logements étudiants ? Allez-vous enfin mettre en place des mesures concrètes pour enrayer la dégradation des conditions de vie des étudiant·es ?
En l’absence d’un ministre actif en charge de l’enseignement supérieur, il est peu probable que j’obtienne une quelconque réponse. Cependant, il est de ma responsabilité de souligner cette situation inacceptable. Les jeunes sont l’avenir de notre pays, il est de notre devoir de les accompagner et de les protéger. Il est urgent d’agir.