Duralex est incassable !

Fin avril 2024, l’entreprise française Duralex, fondée en 1945 et célèbre pour sa vaisselle en verre trempé, en particulier son iconique verre gigogne présent dans les cantines de France depuis des décennies, a été placée en redressement judiciaire. Face à cette situation, les salariés n’ont pas baissé les bras. Avec le soutien des élus locaux et de la préfète, ils ont porté un projet audacieux de reprise sous forme de Scop (Société Coopérative et Participative).

Grâce à cette mobilisation, Duralex Scop SA a vu le jour, sauvant ainsi 226 emplois et garantissant la pérennité de l’usine de La Chapelle-Saint-Mesmin. Mais l’impact est bien plus large, comme le souligne François Marciano, salarié associé devenu directeur général : « En sauvant ces 226 emplois, c’est près de 800 emplois indirects que nous avons préservés. L’industrie du verre nécessite de nombreuses ressources externes pour fonctionner. »

Le 4 septembre 2024, jour de la rentrée des classes, un événement exceptionnel s’est tenu à l’usine de La Chapelle-Saint-Mesmin. Duralex et Le Slip Français ont inauguré une collaboration inédite : une commande nationale destinée à soutenir la Scop Duralex, via la vente d’un pack de six verres « Gigogne », emblématiques de la marque, et d’une série limitée de sous-vêtements estampillés Duralex, disponible sur le site internet du Slip Français.

Je tenais à être présente à l’usine, pour le lancement de l’opération intitulée « Allons enfants de la cantine ». À la fois, pour soutenir l’audace, la solidarité  et la combativité de deux entreprises incontournables du Made in France, mais aussi parce que je crois profondément en ce modèle de SCOP. Le modèle coopératif gagne aujourd’hui bien souvent là où le capitalisme a échoué.

Tout le monde a joué un rôle clé dans ce pari. Sophie Brocas, préfète du Loiret, a souligné l’aventure collective qu’est la création d’une Scop, rendue possible par l’union des élus, de l’État et des salariés. Valérie Barthe Chéneau, maire de La Chapelle-Saint-Mesmin, a évoqué avec beaucoup d’émotion l’importance humaine et économique de l’entreprise pour les familles locales. Le président de la Métropole  d’Orléans a évoqué les opportunités créées par l’acquisition du terrain pour soutenir un modèle industriel durable. François Bonneau, président de la région, a salué la rapidité et l’engagement des salariés, rappelant l’héritage des luttes ouvrières.

La renaissance de Duralex sous forme de Scop n’est pas seulement un sauvetage économique, c’est aussi un symbole puissant de la capacité d’une industrie française à se réinventer. Ensemble, les salariés, élus et partenaires ont prouvé que, même face à l’adversité, Duralex est incassable.

Très attachée au modèle des coopératives, durablement ancrées dans l’économie sociale et solidaire, j’avais proposé lors du débat budgétaire fin 2023 de créer un fonds de reprise des sociétés par leurs salarié.es. Dans l’hémicycle, mon amendement n’avait pas pas recu une majorité et pourtant, au vu de l’aventure des salariés de Duralex, celui-ci aurait été d’une grande aide. Je redéposerai cette année, lors du débat budgétaire un amendement en conséquence.