J’ai eu l’honneur de représenter la France à la 20ème édition du Congrès Mondial Ouïghour qui s’est tenu à Munich le 5 et 6 mai.
Durant cette rencontre, j’ai participé à une table ronde consacrée au rôle de la lutte contre le génocide ouïghour dans l’avenir économique de l’Europe et aux enjeux des relations entre la Chine et l’Europe, avec une attention particulière portée à la France.
Dans un contexte géopolitique complexe, marqué par les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, les relations entre la France et la Chine sont fortement influencées. J’ai souligné les tensions existantes, notamment en ce qui concerne les questions économiques, l’ingérence politique et la sécurité nationale.
J’ai mis en lumière la dépendance croissante de la France à l’égard de la Chine sur le plan économique, en mettant en avant des exemples concrets tels que la fermeture de la dernière entreprise française fabriquant des panneaux photovoltaïques, en raison de la concurrence chinoise. Cette situation entraîne des conséquences néfastes pour notre souveraineté nationale et nos secteurs économiques, comme l’industrie textile.
Profondément préoccupée par l’atrocité du génocide ouïghour, c’était important pour moi de participer à ce débat. En tant que femme parlementaire écologiste, je suis alarmée par ce drame qui menace la vie de milliers de personnes et remet en question notre modèle économique.
Face à l’importation continue en Europe de produits issus du travail forcé des Ouïghours, il est impératif que la France prenne conscience de sa responsabilité dans ce crime contre l’humanité et garantisse son indépendance économique vis-à-vis de ces pratiques inhumaines. Cela nécessite un engagement fort en faveur du développement d’une industrie souveraine et éthique, tout en affirmant nos valeurs fondamentales de paix, de promotion des droits de l’homme et de respect de la diversité culturelle.
J’ai également présenté les actions entreprises par les Écologistes au Sénat. Notamment, la proposition de résolution de Mélanie Vogel, sénatrice des français de l’étranger, visant à interdire l’importation en Europe de produits issus du travail forcé de la population ouïghoure en Chine.
Ce mardi 30 avril, j’ai interpellé le gouvernement dans le cadre des questions d’actualités (lien vers la vidéo de la QAG) sur les interrogations suscitées par la visite officielle du président chinois Xi Jinping en France, mettant en garde contre une certaine complaisance gouvernementale motivée par notre dépendance économique.
Ce congrès restera un moment particulièrement fort.
Il est temps d’interdire sur le marché européen les produits issus de l’exploitation humaine, des violences et de l’esclavage.
Il est temps de transformer radicalement notre industrie vers un modèle éthique et durable.
Il est temps de réaffirmer nos valeurs de défense des droits de l’homme.
Il est temps pour la France de prendre ses responsabilités et de porter cette exigence au niveau européen.
Nous sommes confrontés à un combat à la fois humanitaire et économique, et je m’engage à mener ces deux combats de front.