Contre la précarisation de la jeunesse, une seule solution : l’instauration d’une allocation d’autonomie universelle d’études

Le 13 décembre 2023, j’ai soutenu lors de la niche parlementaire du groupe écologiste au Sénat, une proposition de loi visant à instaurer une allocation d’autonomie universelle pour tous les jeunes en formation. Alors que la précarité des jeunes s’accroît, ce texte, déposé par la sénatrice écologiste de Gironde, Monique de Marco, et co-écrit avec l’Union nationale des étudiant.e.s de France, est une avancée historique dans la lutte contre la précarité étudiante. 

La France compte 3 millions de jeunes en formation dans l’enseignement supérieur. Ce chiffre a été multiplié par dix en soixante ans. Pourtant, la démocratisation de l’accès aux études se heurte à une précarité croissante de la jeunesse. En effet, alors que 1 400 000 jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, de plus en plus d’étudiants déclarent se priver de nourriture, de soins, de chauffage ou de loisirs. 

Pour cause : notre système de bourses sur critères sociaux n’est plus en mesure de combattre les inégalités et de garantir l’égalité des chances. 70% des jeunes sont exclus de toute protection sociale minimale. Et alors que les ressources des familles ne suffisent plus à assumer la charge des études, de plus en plus d’étudiants s’endettent et 40% d’entre eux sont contraints d’exercer une activité professionnelle au détriment de leur réussite scolaire. En effet, l’allocation des bourses est calculée en fonction du revenu des parents. Ce fonctionnement entraîne une mauvaise prise en compte de la situation réelle des jeunes et constitue un frein à leur émancipation. En outre, la multiplication des aides sous condition de revenus entraîne un taux de non-recours de plus en plus important : 50% des étudiants sont en situation de non-recours aux aides.

Pour faire face à cette crise, les mesures conjoncturelles ne suffisent plus. Il faut remettre à plat le système de protection sociale des jeunes. Afin de garantir des conditions de vie décentes à notre jeunesse et pour lui donner les moyens de s’émanciper, nous proposons d’instaurer une allocation d’autonomie universelle d’études de 1092€/mois pour tous les jeunes en formation de 18 à 25 ans.

Cette allocation, dont le montant est établi à l’échelon maximal de rémunération d’un apprenti de moins de 25 ans, soit 78 % du salaire minimum de croissance, remplacera le système de bourses actuel. Au même titre que la Sécurité sociale, elle sera versée sans conditions de ressources.

Le 13 décembre, nous avons défendu cette proposition de loi lors de la niche parlementaire du groupe écologiste. Alors que cette proposition est soutenue par de nombreux syndicats, associations et organisations de jeunesse, c’était la première fois que le Parlement français examinait cette possibilité. Ainsi, plusieurs syndicats et 40 parlementaires, ont apporté leur soutien à notre proposition dans une tribune parue dans le journal Libération.

Malheureusement, la droite sénatoriale et le gouvernement ont rejeté ce texte. Malgré ce premier vote, nous continuerons à défendre cette proposition de loi : seule solution pour mettre fin à la précarité et rendre l’enseignement supérieur accessible à toutes et tous.